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Le TETRAMORPHE 

 

 

 

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Le TETRAMORPHE

 Le Tétramorphe, c’est-à-dire le symbolisme des quatre animaux (appelés aussi « les quatre vivants ») ou des quatre évangélistes, fut l’un des thèmes favoris de l’art religieux et l’un des plus commentés.  

La symbolique des quatre évangélistes ne s’est pas imposée d’emblée aux Chrétiens. Aux premiers siècles du christianisme, les quatre évangélistes ont été rapprochés des quatre grands prophètes (Isaïe, Jérémie, Ezéchiel, Daniel), des quatre Pères de l’Eglise (St Augustin, St Ambroise, St Jérôme, St Grégoire-le-Grand), des quatre fleuves du Paradis et enfin des quatre chérubins entourant le trône de Dieu. 

Les quatre évangélistes ne furent identifiés avec le Tétramorphe et fixés qu’à partir du Vème siècle. Ceci se vérifie dans les textes et dans l’iconographie. 

Diverses thèses ont été proposées par les Pères de l’Eglise. Pour n’en citer que deux :

 Irénée de Lyon (vers 180) voit dans les quatre figures animales autant d’images de l’activité du Fils de Dieu : « Le premier de ces vivants, est semblable à un lion, ce qui caractérise la puissance, la prééminence et la royauté du Fils de Dieu ; le second est semblable à un jeune taureau, ce qui manifeste sa fonction de sacrificateur et de prêtre ; le troisième a un visage pareil à celui d’un homme, ce qui évoque clairement sa venue humaine ; le quatrième est semblable à un aigle qui vole, ce qui indique le don de l’Esprit volant sur l’Eglise. » (Contre les hérésies, Livre III, 11,8).

 Quant à elle, l’interprétation de  St Jérôme (347-420) s’inspirant de la vision d’Ezéchiel et de la citation de l’Apocalypse, est celle que la Tradition a retenue.

 

 

 

 

 

La figure humaine

représente

Matthieu

 

 

 

Le lion
représente

Marc

 

  

 

 

 

 

L'aigle

représente

Jean

  

 

Le taureau

représente

Luc

 

Les attributs des quatre évangélistes peuvent être mis en référence avec le début de chacun de leur Livre.

 

Matthieu est représenté par l'homme ou l'ange parce qu’il commence son Evangile par la généalogie du Christ.

Luc est représenté par le bœuf ou le veau, animal du sacrifice pour l’allusion que l’évangéliste fait au sacrifice offert par Zacharie (Luc 1, 5) ;

Marc est désigné par le lion car dès les premières lignes de son récit, il nous parle de la voix qui crie dans le désert (Marc 1, 3).

Jean enfin, est figuré par l'aigle, car son texte nous place, dès le début, en face du Verbe, « vraie lumière » (Jean 1, 1-4). De plus, l’aigle est le seul animal  à  pouvoir regarder le soleil en face.

 On ajoutera encore que le tétramorphe rappelle les étapes de la vie du Christ : l’Incarnation (homme), le Sacrifice (bœuf), la Résurrection (lion) et l’Ascension (aigle).

 

 

Origine de ces symboles

 

Vu le rôle central joué par ces symboles, ils semblent avoir une origine plus lointaine. Dans l’Ancien Orient, le chiffre 4 évoque les 4 saisons, les 4 points cardinaux, les quatre gardiens du monde, ou les quatre porteurs du ciel disposés aux quatre coins du firmament. Ces images reposent sur les symboles stellaires du zodiaque, de la « croix fixe » qui sont le taureau, le lion, le scorpion et le verseau. Ce découpage quaternaire tirerait son origine des quatre éléments, du dualisme entre les forces amies et ennemies de l’homme : le feu (le taureau) et l’eau (l’homme) d’un côté, contre la terre (le lion) et l’air (l’aigle) de l’autre côté. 

Ces symboles peuvent illustrer aussi la majesté, la force, le savoir et la souplesse selon des traditions très anciennes rappelant peut-être même certains dieux païens. 

L'ensemble iconographique s’inspire directement de la vision de Saint Jean : «  Un trône était dressé dans le ciel, et quelqu’un était assis sur ce trône… Et autour de lui, se tiennent quatre vivants constellés d’yeux…. Le premier vivant est comme un lion ; le deuxième vivant est comme un jeune taureau ; le troisième vivant a comme un visage d’homme ; le quatrième vivant est comme un aigle en plein vol. »  (Apocalypse IV, 2, 7). 

Cependant bien avant la fin du 1er siècle chrétien, les quatre animaux étaient déjà apparus à Ezéchiel au bord du fleuve Kobar.  Le récit d’Ezéchiel est probablement la première source du tétramorphe :  « Au centre je discernai quelque chose qui ressemblait à quatre animaux dont voici l’aspect : ils avaient une forme humaine. Quant à la forme de leurs faces, ils avaient une face d’homme, et tous les quatre avaient une face de lion à droite, et tous les quatre avaient une face de taureau à gauche, et tous les quatre avaient une face d’aigle. » (Ezéchiel I, 5, 10).

 La représentation artistique (peinture, mosaïque, sculpture, vitraux) qui en est faite se confirme également au cours des siècles. On la trouve, pour la décoration, dans les lectionnaires manuscrits qui nous sont conservés, notamment celui de Raban Maur (v.780-856) qui restera classique en passant dans l'enseignement au XIIème siècle. L’art roman, qui a multiplié largement l’image du tétramorphe, lui prêtait bien d’autres sens encore…

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