Description d'un Vitrail
Pour décrire et décrypter un vitrail regardez-le selon les 7 angles suivants :
1. Son Emplacement
Où se trouve le vitrail ?
Au rez-de-chaussée
Déambulatoire
Bas-côté
Chapelle
Au niveau du triforium (étage intermédiaire)
En façade (rosaces)
2. Sa Forme
Baie simple ; lancette
Baie à remplage. La baie est structurée par un squelette de pierre appelé remplage.
Forme ronde
Rosace (baie à remplage)
Oculus, oculi au pluriel (baie sans remplage)
3. Genre / Sujet
Verrières figurées : Le vitrail comporte des personnages, un paysage, des animaux…
À grands personnages : Le Christ, la Vierge, le saint a son portrait en pied
Historiées : Le vitrail raconte une histoire, souvent la légende d’un saint
A noter que les ajours peuvent comporter des sujets différents de la scène principale.
Verrières ornementales : Dépourvu de figure, le vitrail montre des motifs géométriques ou végétaux stylisés. Chez les cisterciens, ce genre est privilégié.
4. Sa Composition
Comme les tableaux, les vitraux ont une composition.
Vitrail en compartiments : Les scènes s’inscrivent dans des compartiments rectangulaires ou des médaillons de différentes formes : circulaire, polylobé, losangé, amande…
Vitrail en litre : Une bande de couleur (la litre) alterne avec une bande de grisaille ornementale.
Vitrail-tableau : La scène déborde le cadre des meneaux pour s’étendre sur toute la largeur du vitrail.
Cadre architectural : Les personnes sont placées dans des arcades ou sous des dais.
5. Ses Couleurs
Vitrail incolore : Appelé aussi vitrail blanc, il coûte moins cher à produire. D’où sa fréquence. Il remplace souvent des vitraux multicolores disparus.
Vitrail à dominante bleue : Au XIIIe siècle, le bleu, souvent combiné au rouge, a du succès en France. Il donne des verrières sombres.
Vitrail à dominante jaune : Le bleu n’a néanmoins pas l’exclusivité des vitraux du XIIIe siècle. Dans l’ancien Saint-Empire romain germanique, la combinaison jaune et vert fonctionne souvent.
6. Son Dessin
Dessin stéréotypé : Aux XIIe-XIIIe siècles, le dessin est minimaliste. Une ligne suffit à dessiner une bouche. Les cheveux sont traités en courbes parallèles.
Modelé : Au XIVe siècle, les visages, les draperies et les objets prennent du volume grâce au putoisage de la grisaille (pinceau en poil de putois).
Réalisme photographique : Dans le modelé, dans le détail des visages, des vêtements, des paysages et des objets, le verrier peut atteindre au XIXe siècle un réalisme proche de la photographie. D’ailleurs certaines parties, notamment les portraits de donateurs, peuvent être produites par le procédé photographique.
Retour au minimalisme : On aurait tort de croire que l’histoire du vitrail est une évolution linéaire vers plus de réalisme. Au XXe siècle, certains artistes préfèrent simplifier le dessin. Comme ici, Max Ingrand.
7. Son Fond et Ses Bordures
Nous sommes parfois tellement absorbé(e)s par la scène représentée que nous en oublions les fonds et les bordures.
Type de fonds :
Uni
à rinceaux (tiges végétales)
Géométrique (mosaïque, damier, quadrillage, écailles…)
Damassé (motifs réguliers et répétitifs, inspirés du répertoire oriental, inspirés des vêtements et draperies orientales)
Certains vitraux sont dépourvus de bordures. Sinon, les types de bordures sont :
Végétale (rinceaux, fleurs, feuilles)
Géométrique (losanges, lignes brisées…)
Figurée (personnages…)
Héraldique (fleur de lys, lion, château…)
Ce texte est un résumé du cours en ligne de Laurent Ridel. Pour approfondir ce sujet rendez-vous sur le site :