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Noël

Méditation artistique

Chapiteau roman Nativité cathédrale d'Autun
Chapiteau roman, Nativité, XIIe siècle, Cathédrale d’Autun

« Comme la terre fait éclore son germe, et le jardin, germer ses semences, le Seigneur Dieu fera germer la justice et la louange devant toutes les nations » (Isaïe, 61,11).
Oui, Dieu incarné vient apporter au monde le Salut tant attendu. Ici, Jésus n’est plus un bébé, sa représentation en enfant d’âge mûr soulignant la Sagesse dont il est, par nature divine, l’origine. De plus, il n’est pas dans les bras de sa mère, ni couché dans la crèche, mais lavé par une servante (ou une sage-femme, comme dans le Protévangile de Jacques), selon une tradition empruntée à l’art antique. Avez-vous remarqué que le bassin a la forme d’un calice ou de fonts-baptismaux ?
Comme souvent, Joseph, discret, est représenté sur le côté gauche du chapiteau, à la tête du lit où Marie, allongée et couverte d’un tissu aux drapés élégants, désigne de la main le Messie. Mais c’est sans doute la présence, ô combien symbolique et quelque peu surprenante, de l’imposant motif végétal qui nous redit que Jésus, nouvel Adam, élevé sur le bois de la croix, victorieux du mal par sa Résurrection, nous donne l’Espérance impérissable.« Car il y a pour l’arbre un espoir : une fois coupé, il peut verdir encore et les jeunes pousses ne lui feront pas défaut » (Job 14,7).

Père Frédéric Curnier-Laroche